Papandréou alias Zorba le Grec

6 novembre 2011

Les amis, vous êtes nombreux à me demander mon point de vue sur la situation en Grèce actuellement et plus précisément sur son premier ministre Georges Papandréou. Ce dernier, comme vous le savez, a fait des siennes récemment en souhaitant soumettre à un référendum l’accord des dirigeants européens du 27 octobre 2011 (accord consistant à effacer la moitié de la dette grecque en contrepartie d’un renforcement du contrôle de sa politique budgétaire et d’une cure d’austérité accrue). Cette petite fantaisie de Georges, en faisant planer le risque de la faillite de la Grèce en cas de réponse négative du peuple grecque, a semé la panique sur les places boursières, et replongé la zone euro dans l'instabilité.

Georges Papandréou est à la tête d'un pays à la dérive marqué par un endettement insoutenable, de la corruption, de l'évasion fiscale, des tensions sociales et une délégitimation chronique de la classe politique. Bref Georges Papandréou est le parfait coupable notamment aux yeux du couple Sarkozy-Merkel, également appelé le tandem « Merkozy » ! Inutile de dire que ce coup de poker ou ce coup de bluff du référendum a été très mal perçu par Nicolas et Angela. Finalement Georges Papandréou s'est couché, je ne veux pas dire par là qu'il est allé dormir mais qu'il a renoncé au référendum sous la pression des dirigeants européens au grand soulagement de Nicolas et Angela. Pour tout vous dire je ne serai pas surpris de voir dans les prochains jours Georges Papandréou faire de la publicité pour les sites de poker en ligne. Il est comme çà Georges il aime jouer c'est pourquoi dans la foulée il a demandé un vote de confiance auprès du Parlement qu'il a obtenu soit dit en passant.

Je pense qu'il n' y a rien d'étonnant à tout cela, à ce désordre, à ce manque de sagesse du premier ministre grec, car Georges Papandréou n'est ni plus ni moins que l'incarnation parfaite de « Zorba le Grec », ce célèbre héros incarné par Anthony Quinn dans un film américano-grec réalisé par Michael Cacoyannis en 1964, et adapté du roman « Alexis zorba » de Níkos Kazantzákis. Conscient que la plupart des moins de 50 ans ne connaissent pas ce film (qui a pourtant obtenu 3 oscars), je vous fais un rapide résumé de l'histoire de celui-ci. Basil (Alan Bates), un jeune écrivain britannique, retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. Il rencontre Zorba (Anthony Quinn), un Grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide. Les deux hommes sont différents en tous points : Zorba aime boire, rire, chanter et danser, il vit à sa guise alors que Basil reste empêtré dans sa bonne éducation. Ils deviennent cependant amis et s’associent pour exploiter une mine. Zorba entreprend de construire un téléphérique et Basil lui fait confiance, mais c’est un échec. Zorba s’en moque. Il rit et court sur la plage. Vaincu et conquis, Basil lui demande alors de lui apprendre à danser le sirtaki. Le parallèle avec la situation actuelle est surprenant non? Dans le rôle de Zorba Georges Papandréou bien sûr et dans le rôle de Basil, ou plutôt de la bande à basil (1), tous les ministres des finances de la zone euro qui avaient donné leur feu vert au plan de sauvetage de la Grèce avec comme chef de bande Nicolas Sarkozy.

J'aurais tant aimé que ce parallèle avec l'histoire de Zorba le Grec aboutisse à ce qu'au sommet du G20, qui vient de se dérouler à Cannes, Nicolas Sarkozy demande à Georges Papandréou de lui apprendre le sirtaki. Ca ne s'est malheureusement pas fait et c'est bien dommage car le sirtaki, qui se danse en cercle ouvert ou en ligne, les mains sur les épaules des voisins, est une danse très chaleureuse qui aurait redonné le sourire à tous nos dirigeants mondiaux. Vous imaginez sarko en train de danser le sirtaki au milieu de George et de Barack Obama, il aurait certainement eu beaucoup de difficulté à atteindre avec sa main l'épaule de ses voisins, qui sont plutôt grands, mais l'image aurait indéniablement rassuré les marchés financiers.

Et Angela dans tout çà vous vous demandez sûrement quel rôle elle aurait pu avoir dans cette histoire de Zorba le Grec. Elle aurait , selon moi, été parfaite dans le rôle de Madame Hortense que Zorba, dans le roman, entreprend de séduire avec l'aide de son santouri et qui la surnomme affectueusement « Bouboulina ». Bouboulina ça lui va plutôt bien à Angela, vous ne trouvez pas? Là aussi j'aurais tant aimé que ce parallèle avec l'histoire de zorba le grec aboutisse à ce qu'au sommet du G20 lorsqu'Angela a déclaré à George que « ce sont les actes qui comptent », ce dernier sorte alors son santouri (instrument à cordes frappées) et la surnomme chaleureusement « bouboulina ».Ca ne s'est là aussi malheureusement pas fait et c'est bien dommage, la veste verte portée par Angela l'a vraisemblablement quelque peu rebuté.

Pour tous ceux qui doutent encore du lien très fort entre Georges papandréou et Zorba le Grec, incarné par Antony Quinn, je leur dirai juste « regardez plutôt où s'est tenu le G20? » Il s'est tenu à Cannes, ville où Antony Quinn s'est rendu en 1964 pour monter les marches tout comme Georges vient de le faire récemment puisqu'il était l'invité tant attendu de ce G20!

Les amis je terminerai ma prose par ce triste constat : l'espoir de voir Georges danser le sirtaki avec Nicolas et Angela est renvoyé aux calendes grecques!

(1) ne pas confondre avec la Bande à Basile des années 70, fameux groupe musical dont le titre « La chenille » s'est vendue à 2 millions d'exemplaires en France