Petra où la tempête qui rouc'houle

6 février 2014

Aujourd’hui je vous propose une petite chronique en coup de vent. Celle-ci a pour objet la tempête Petra dont les vents soufflent encore jusqu'à 140 km/heure en rafales ce mercredi matin en Bretagne. Ports inondés, liaisons maritimes suspendues, arbres arrachés, coupures d’électricité, toitures effondrées, quartiers évacués, vagues submersion, dunes ravagées, telles sont les tristes conséquences du passage de la tempête surnommée ici petraplus (1) car cette tempête c'est toujours plus de pluie, plus de vent, plus d'inondations, plus de tout ce que vous voulez. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’ici la tempête roucoule rouc’houle !(2) Mais quel est l’irresponsable qui a pu attribuer un tel nom à cette tempête ? En effet c’était couru d’avance qu’avec Petra on allait être dans le pétrin ! C’était l’évidence même que Petra était pétrie de dégâts en tout genre. Pour ceux qui l’ignorent, c’est l’Institut météorologique de Berlin qui donne un prénom depuis 1954 aux tempêtes. Depuis 2002, il propose même au public d’acheter le droit de choisir le nom d’une dépression qui affectera l’Europe dans l’année. On se trouve donc depuis 2002 avec des noms de tempêtes parfois incohérents voire irrespectueux de la nature proposés par des individus lambadas lambdas qui ont 199 € à perdre, coût d’une suggestion de prénom à l’institut météorologique pour une dépression. J’en veux pour preuve le nom de la première tempête ainsi baptisée le 21 novembre 2002 : « Yvonne ». Je considère pour ma part qu’appeler une tempête « Yvonne » c’est se moquer de la nature. Ai-je besoin de vous rappeler que la plus célèbre des Yvonne s’appelait Yvonne Printemps, grande actrice dramatique française de l'entre-deux guerres ? Or le printemps, à ce que je sache, évoque plutôt le retour des beaux jours et des oiseaux qui chantent. C’est un peu comme si on disait à dame nature que sa tempête ne nous fait pas peur, qu’elle est aussi inoffensive qu’une belle journée de printemps. Et là en 2014 rebelote, nous donnons à cette tempête qui frappe la façade atlantique le nom de Petra. Or cette dernière est justement l'une des plus grandes merveilles jamais érigées par l'Homme et la Nature. Souvent décrite comme la huitième merveille du monde, Pétra, vaste cité taillée dans la pierre par les Nabatéens, peuple arabe ingénieux qui s'est établi en Jordanie il y a plus de 2 000 ans, est sans conteste le plus précieux fleuron de la Jordanie et son site touristique le plus fréquenté. C’est un peu comme si on disait à dame nature que notre terre est vraiment très belle, que c’est une merveille et que sa tempête ne saurait en rien anéantir tout çà. Moi je pense au contraire qu'il aurait vraiment fallu se méfier de cette tempête Petra car comme je dis souvent « petra bien qui petra le dernier ! » (3)

Alors je sais ce que vous allez me dire : « toi qu’es si malin quel nom de tempête aurais-tu à proposer à l’Institut météorologique de Berlin? ». A cette question fort judicieuse, mais j’en attendais pas moins de vous, je vous réponds la chose suivante : Si on voulait se prémunir d’une tempête trop violente, il fallait l’appeler différemment. Je ne sais pas moi Nabilla par exemple c’est plus léger ça, non ? Vous voyez de qui je parle Nabilla cette star de la téléréalité rendue célèbre par sa petite phrase prononcée au cours d'un épisode des Anges de la téléréalité en mars 2013 et qui a provoqué une tempête médiatique. S'étonnant du fait que deux autres participantes — Aurélie et Capucine — n'aient pas emporté de shampooing avec elles, Nabilla déclare alors : « Allô ! Non, mais allô quoi ! T'es une fille, t'as pas d'shampooing ? Allô, allô ! J'sais pas, vous m'recevez ? T'es une fille, t'as pas d'shampooing ! C'est comme si j'te dis : t'es une fille, t'as pas d'cheveux! ».

Bref une tempête affublée du prénom Nabilla serait sans aucun doute le genre de tempête qu’on ne prend pas au sérieux, qui fait sourire, le genre de tempête parfaitement inoffensive. Je vois d’ici les titres des journaux « Nabilla à l’assaut des côtes bretonnes » provoquant l’hilarité dans tout le pays. Au lieu de ça on a préféré appeler cette tempête Petra qui est l’anagramme du verbe partir conjugué au subjonctif présent à la première personne du singulier : Parte ! Parte comme il faut que je parte. C’est pourquoi je vous laisse cher lecteur. Bon vent !

1 à ne pas confondre avec la raffinerie Petroplus dans l'agglomération de Rouen dont les 470 salariés ont été licenciés en 2013

2 verbe inventé par le Dr Chabry pour évoquer le rugissement de la tempête. Bien que celui-ci se prononce comme le verbe roucouler, il ne s'agit en aucune manière du murmure tendre, doux et monotone que font entendre les pigeons et autres tourterelles. Le verbe rouc'houler a été crée par le docteur Chabry pour la simple et bonne raison que tempête et houle font bon ménage, la houle , mouvement ondulatoire de la surface de la mer, étant générée dans la tempête.

3 proverbe crée par le Dr Chabry inspiré du célèbre proverbe « rira bien qui rira le dernier » signifiant dans le cas présent que la tempête aura le dernier mot. Ce proverbe ne doit pas être confondu avec un autre proverbe d'origine paysanne beaucoup plus douteux : « pétera bien qui pétera le dernier »