VAUDOU

Les amis j’ai oublié de vous parler du vaudou, c’est une faute impardonnable qu’il convient de réparer sur- le- champ de canne à sucre (1).

Je sais ce que vous êtes en train de vous dire, pourquoi prendre le risque de faire une chronique sur le vaudou au risque d’attirer sur moi des malheurs en prononçant des noms magiques comme Papa Legba ( le dieu de la réflexion) ou Mami Wata (2) (déesse des eaux pouvant prendre les traits d’une sirène) ou en faisant référence aux tristement célèbres tontons macoutes de Papa Doc (3) et de son successeur Bébé Doc (3) sous le régime Haïtien, sans oublier ces fameuses poupées vaudou. Des papas, une mamie, des tontons, des poupées, des bébés tout cela, vous en conviendrez, a une connotation plutôt douce non ? Alors pourquoi diaboliser le vaudou ?

D’autant qu’à y regarder de plus près nous avons-nous aussi en France une culture vaudou qui n’a rien à envier à celle évoquée ci dessus, nous avons ainsi notre Mami Nova, nos poupées Barbie (3), nos tonton flingueurs sans oublier notre papa chanteur alias Jean Luc Lahaye.

Revenons sur Mami Nova, je vous concède que ce n’est pas une sirène loin de là, mais en attendant, vous m’excuserez l’expression, elle débite mamie. Mamie Nova c’est en effet 60 000 tonnes de fromages et  45000 tonnes de beurre par an, et des parfums de glace et de yaourt en veux tu en voilà à tel point qu’elle organise des bars à yaourt, Mami Wuata peut aller se rhabiller à côté de ça non ?

Et nos poupées Barbie ne sont elles pas plus jolies que les poupées vaudou ? Autant les poupées Barbie sont plutôt mignonnes, je pense notamment à Barbie princesse et Barbie pédiatre, autant, vous en conviendrez avec moi, les poupées vaudou sont très, très rudimentaires (des bâtons de la ficelle, de la corde et des épingles.).

Et nos tontons flingueurs ne sont-ils pas plus sympathiques que les tontons macoutes ? Autant ces derniers commettaient des exactions meurtrières sans précédent à Haïti autant nos tontons flingueurs  se contentent d’échanger des tirs à blancs avec des silencieux pour finalement  trinquer ensemble et boire ce fameux vitriol, également appelé bizarre, au goût de pomme. Inutile de vous dire que cet alcool là, dont on a arrêté la production parce qu’il « y'a des clients qui devenaient aveugles et que ça faisait des histoires », n’a rien a envié au rhum. 

Enfin je terminerai avec notre papa chanteur qui est quand même plus pacifique que Papa Doc non ? Les paroles de sa célèbre chanson sont là pour en témoigner, il y est question de maman bonheur, bébé douceur, fleur etc.….

Bref ne diabolisons pas le vaudou et ce d’autant que nous le pratiquons sans nous en rendre compte, je parle ici du vaudou traditionnel celui qu’on pratique en Afrique et aux Caraïbes.

 Ainsi quand vous vous coupez la main en ouvrant une boîte de conserve vous allez alors prononcer la fameuse phrase « aie j’ai bobo ! » et c’est normal car vous avez très mal et ça saigne beaucoup. Et pourtant en prononçant ces quelques mots vous venez de scander le amen vaudou, le fameux « ayi bobo ». Et comme toute personne qui se blesse dans sa cuisine, endroit de la maison idéal pour ouvrir une boîte de petits de pois, vous allez tout de suite avoir le reflexe de vouloir mettre de l’alcool sur votre plaie. C’est ainsi que vous prendrez la bouteille de rhum qui se situe en haut (5) à gauche dans le placard de votre cuisine, bouteille qui vous sert habituellement à confectionner votre baba au rhum, et vous appliquerez cet alcool sur votre plaie sanguinolente en criant de nouveau « aie j’ai bobo ! ça pique ! ». Vous avez compris il y a ici à la fois la prononciation de mots magiques plus l’utilisation du rhum, alcool emblématique du culte vaudou, vous vous retrouvez donc, sans vous en rendre compte, en pleine séance vaudou. Si en plus vos enfants sont en train de jouer du tambour dans la pièce d’à côté en même temps, l’ambiance sera identique à celle des véritables séances vaudou.

Vous aurez donc compris mes propos chers amis, qui n’ont pour but que de relativiser et faire cesser ces préjugés négatifs, ces clichés traditionnels sur cette culture, clichés consistant à assimiler le vaudou au satanisme, à la sorcellerie, aux envoutements que sais-je encore ? A tout ça je réponds « même pas peur Mami Wata (6) !! »

(1)     canne à sucre associé généralement au rhum lui-même associé à la culture vaudou, les prêtresses vaudou aspergent  en effet le sol de rhum pendant les mariages

(2)     dans la culture vaudou signifie « je serre les jambes », Mami Wata peut être imploré par les femmes victimes d’envie pressante afin de retarder l’échéance avec plus ou moins de chance.

(3)    ces « doc » là n’ont aucun lien de parenté avec Christian Spitz surnommé « le Doc » médecin français spécialisé en pédiatrie et      officiant sur Fun Radio dans les années 1990 en compagnie de  Difool

(4)    en option gonflable pour les adultes

(5)   on ne conseillera jamais assez les parents d’enfants alcooliques d’entreposer leurs bouteilles de rhum en hauteur

(6)   Mami Wata peut symboliser l’océan destructeur, c’est ainsi qu’un ou plusieurs dégâts des eaux dans votre habitation sera imputable  à Mami Wata ; attention ne pas se moquer de Mami Wata en l’appelant Mami Water au risque de s’attirer de nouveaux dégâts des eaux