Le pain au chocolat de Jean François Copé

30 octobre 2012

Candidat à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé a encore fait des siennes en évoquant lors d'un meeting à Draguignan le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous" au motif "qu'on ne mange pas au ramadan". En digne représentant des Meldois (1), Copé a de nouveau mis le doigt dans l’engrenage, expression qui, je vous le rappelle, désigne le fait de se trouver ou de s’engager dans une affaire dont on ne plus sortir.

Pourtant cette polémique n’a pour moi pas lieu d’être. En effet le fait de subtiliser la pâtisserie ou viennoiserie d’un individu est un procédé fréquemment utilisé par certains milieux communautaires et personne ne s’en offusque outre mesure. Essayez donc par exemple d’aller manger une tarte normande en Bretagne, si un Breton vous surprend il vous la confisquera sur le champ de la même façon qu’on a confisqué ce pain au chocolat au jeune garçon. De même que si vous essayez de manger un gâteau basque en plein Béarn, il est fort à parier que là aussi vous vous ferez confisquer votre pâtisserie. Il n’y a donc rien d’exceptionnel à ce que ce jeune garçon se soit fait chaparder son pain au chocolat. Pas de quoi accabler Jean-François Coppé en le suspectant de rallier les idées d’extrême droite.

Cependant ne voyez pas dans mes propos une quelconque volonté de prendre la défense de ce dernier et ce d’autant que je m’apprête à prendre celle de ces soit disant « voyous ». En effet on oublie un peu vite que ces deniers, en arrachant le pain au chocolat des mains du jeune garçon, ont tout simplement fait un acte remarquable de prévention en matière d’obésité. Vous n’êtes pas sans savoir que le pain au chocolat a un apport très élevé en calories (400 kcal environ) et contribue grandement, si sa consommation est régulière, à des problèmes de surpoids chez les jeunes gens. Il faut donc selon moi féliciter ces voyous, également appelés jeunes de banlieues, qui avaient manifestement quelques notions nutritionnelles. Par ailleurs, en menaçant ce jeune homme, les voyous ont incité celui-ci à prendre ses jambes à son coup. Ils l’ont donc incité à la pratique de ce que l’on appelle la course de vitesse ou le sprint si vous préférez. Au-delà du bienfait immédiat que peut procurer le sprint, en l’occurrence la survie du jeune homme dans le cas qui nous intéresse, celui-ci peut également améliorer bien d’autres aspects chez l’être humain. On citera entre autres la coordination motrice, l’augmentation de la masse musculaire des membres inférieurs principalement sans oublier les qualités morales de combativité.

Le jeune homme doit donc finalement une fière chandelle à ses soi-disant agresseurs qui feraient, selon moi d’excellents nutritionnistes mais aussi de très bons éducateurs sportifs. A l’heure où presque un jeune sur deux est au chômage dans les banlieues pourquoi ne pas orientez ceux-ci vers ces voies professionnelles ? N’est-ce pas une bonne idée ? Je vous sens sceptique les amis, scepticisme tout à fait compréhensible car « une idée c'est comme un pain au chocolat. Il faut la laisser refroidir pour voir si elle est vraiment bonne. »(2)