La foire du drone

Merci à mon meilleur ami qui m’a offert un drone à Noël mais je profite de cette chronique pour l’informer que je ne m’en servirai pas. Ce que je veux dire par là c’est que je ne m’en servirai pas comme on est censé le faire en lui faisant survoler des zones où il y a du monde comme des terrains de foot ou des camps de nudistes (1) ou mieux encore en lui faisant survoler une centrale nucléaire. La Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) qui vient d’édicter des règles d’usage pour les drones de loisir afin de permettre aux utilisateurs d’être en conformité avec la loi peut donc être tranquille avec moi puisque, je le répète, je ne ferai pas voler mon drone. Par conséquent je ne risque pas d’enfreindre la règle n°1 « Je ne survole pas les personnes », la règle n°2 « Je fais toujours voler mon drone à une hauteur inférieure à 150 m » ainsi que la règle n° 3 « Je ne perds jamais mon drone de vue. » Cette dernière règle en ce qui me concerne me fait d’ailleurs bien sourire car s’il y a bien quelqu’un qui ne risque pas de perdre de vue son drone c’est bien moi. Et pour cause puisque j’ai pris la décision de m’asseoir sur le drone qu’on m’a offert. Je ne sais pas vous mais moi j’ai toujours rêvé de m’asseoir sur le drone. Je n’avais surtout pas envie d’attendre la traditionnelle galette des rois qui aurait pu me permettre, si toutefois j’avais tiré la fève, d’endosser le rôle du roi . Et bien là, grâce à mon drone sur lequel je suis assis, ce n’est d’ailleurs pas très confortable je vous l’accorde (2), je ressens, sans avoir besoin d’attendre cette galette des rois et son hypothétique tirage de fève, la joie indescriptible d’être un souverain, un monarque. Assis sur mon drone je me sens un peu comme Charlemagne ou comme Dagobert et pas seulement parce que j'ai mis ma culotte à l'envers. Je détiens l'espace d'un instant tous les pouvoirs et notamment celui de ne pas respecter la règle n°7, toujours édictée par la DGAC, « Je n'utilise pas mon drone la nuit ». Et bien moi, si, je l’utilise la nuit, car je veux pouvoir m'asseoir sur mon drone quand j'en ai envie.

Bref vous l'aurez compris je ne cautionne guère cette folie du drone (3) qui s'est emparée du pays et qui voudrait que tout un chacun ait son drone. En ce qui me concerne c'est décidé je vais refiler mon drone à mon petit dernier surnommé Clément et âgé d'un an et quelques mois. Il sera en quelque sorte l'héritier du drone !!!

1. il est à noter qu'en période hivernale les camps de nudistes sont plutôt désertés. Les propriétaires de drones privilégieront de préférence les périodes printanières et estivales pour le survol de ces camps.

2. des hélices dans le cul n’ont jamais fait du bien croyez-moi !

3. cette folie du drone pourait bien aboutir à une foire du drone