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les loufoqueries du docteur Chabry
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18 juillet 2013

Les vies parallèles d' André Verchuren et d' André Théron

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André Verchuren, le plus fameux des accordéonistes français, et André Théron, journaliste hippique des années 70 et 80, sont morts  le même jour le 10 juillet 2013.

Permettez-moi les amis les amis d’y voir là une coïncidence plus que troublante. Un peu comme si le destin avait voulu réunir ces deux êtres dont rien ne semblait rapprocher. En effet l’un passait son temps à sillonner la France pour animer les bals musette tandis que l’autre fréquentait assidûment les hippodromes pour commenter les courses.

Pourtant, petit clin d’œil du destin, André Verchuren l’accordéoniste s’est éteint à Chantilly dans l’Oise (1). Est-il besoin de rappeler que cette ville possède un hippodrome de renom dans lequel se déroulent des courses prestigieuses comme le prix du Jockey club ou le prix de Diane ? Bref André Verchuren a fini sa vie dans une ville qu'André Théron fréquentait régulièrement pour y exercer son activité de journaliste hippique. N’est-ce pas là la preuve qu’il y a quelque chose qui lie ces deux individus ? Quels peuvent donc bien être les points communs entre ces deux hommes ?

Leur prénom est bien sûr le premier point commun qui saute aux yeux.  Certes, il n’y a rien d’étonnant à cela puisque ce prénom était très populaire dans les années 20, années durant lesquelles nos deux protagonistes sont nés. Il n’en reste pas moins que c’est un premier point commun entre eux qui ne souffre d’aucune contestation.

Second point commun : la musique. Pour André Verchuren celle-ci est l’évidence même avec plus de 70 millions de disques vendus et 777 albums enregistrés, mais pour André Théron, me direz-vous, la musique apparaît moins flagrante. Détrompez-vous les amis, celle-ci est belle et bien présente, c’est juste qu’elle se présente sous un aspect différent. Ainsi il est fréquent, dans le milieu des courses, de parler de la « musique des chevaux » c’est-à-dire de leurs performances qui sont détaillées dans les journaux hippiques de la façon suivante : « 1p- 2 p- 4 p- 3 p » (2). Or André connaissait la  « musique des chevaux » sur le bout des sabots doigts d’où ses pronostics particulièrement pertinents pour ne pas dire audacieux. La musique est une notion courante dans les courses hippiques, ne dit-on pas d’ailleurs qu’un cheval a gagné la queue en trompette (2) ? Et je ne parle pas des noms de chevaux de course à connotation musicale, il y en a à foison (3). 

Troisième point commun : la radio. Nos deux protagonistes étaient tous deux des hommes de radio. RTL et Europe 1 pour André Verchuren, France Inter pour André Théron.

Quatrième point commun : l’amateurisme. Ne voyez pas dans mes propos, les amis, une quelconque once de provocation à l’encontre de ces deux grands hommes. Non ce que j’entends par là c’est que l’un, en l’occurrence André Verchuren, a composé en 1952 une valse dont le titre était « en amateur » et que l’autre, à savoir André Théron, avait sa licence de driver amateur. L’amateurisme était donc bien un point commun entre eux qui ne souffre d’aucune contestation

Cinquième point commun et non des moindre : l’alcool ! Ce n’est un secret pour personne qu’André Verchuren était un amateur de champagne, alcool qui ne le quittait jamais dans sa loge. Et André Théron ? me direz-vous. Et bien André avait un nom qui permettait à ses confrères journalistes de faire des jeux de mot tout trouvé du style « André t’es rond ! ». Certes André, à ma connaissance, ne s’est jamais adonné à la saoulerie, fort heureusement d’ailleurs car ses pronostics s’en seraient ressentis, mais il n’en reste pas moins que son nom le prédisposait à cette débauche. L’alcool était donc bien un point commun entre eux qui ne souffre d’aucune contestation.

Enfin sixième et dernier point commun : le Luxembourg. Loin de moi l’idée que nos deux protagonistes avaient de l’argent à dissimuler là- bas, non ce que je veux dire par là c’est que ce pays, ou plus précisément le nom de ce pays, a véritablement joué un rôle primordial dans leur carrière respective.

C’est en participant en 1950 à la populaire émission de Radio Luxembourg "Swing contre musette », auquel assistent en direct 10 millions d'auditeurs, que Verchuren va lancer sa carrière. Et André Théron ? me direz-vous. Et bien André n’a eu de cesse de commenter cette prestigieuse course hippique, préparatoire du grand prix d’Amérique, qui n’est autre que le prix du Luxembourg.

Peut- être trouvez-vous que tout cela est un peu tiré par les chevaux, ou plutôt par les cheveux, il n’en reste pas moins qu’il ne fait aucun doute que ces deux hommes-là ont eu une trajectoire de vie parallèle. Je suis triste car André Théron est désormais déclaré non partant (4) pour toujours et qu’André Verchuren a, quant à lui, définitivement rangé son accordéon. Jamais cet instrument n’aura aussi bien porté son nom d’emprunt : la « boîte à chagrin »…….

 

 

 

(1)  Le Figaro, qui est plutôt un journal sérieux, est même allé jusqu’à préciser qu’André Verchuren était mort dans une pizzéria comme si cette information avait une quelconque importance. Savoir ce qu’André Verchuren avait bien pu commander comme pizza me semble être le cadet des soucis de n’importe quel lecteur censé, qui plus est du figaro.

(2)  La lecture de la musique d’un cheval se fait de droite à gauche. Dans le cas qui nous intéresse, c’est à dire« 1p- 2 p- 4 p- 3 p », les p précédés d’un chiffre ne signifient pas le nombre de flatulences qu’aurait fait le cheval mais bel et bien ses performances en plat en l’occurrence 3ème, 4ème, puis second et enfin 1er. Rappelons qu’il existe d’autres spécialités comme l’attelé, les « p » sont alors remplacés par des « a » dans la musique du cheval.

(3)   de nombreux chevaux de course ont pour nom java, par exemple "java bleue" ou "java de bretagne", il y en a même un qui s'appelle "accordéon"!

(4) expression fréquemment utilisée dans le milieu des course pour désigner un cheval ne prenant pas part à l'épreuve suite à un contretemps

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