lettre au ministre de la justice irlandaise pour devenir Irlandais

Monsieur le Ministre de la Justice,

 Je tiens d’abord, par la présente, à vous témoigner toute l’admiration que j’ai pour votre travail remarquable dont je ne connais pas la teneur mais qui est sans nul doute d’une qualité indéniable. Ce travail n’a d’ailleurs pas d’égal en France et pour cause puisque, comme vous le savez, nous avons eu comme garde des sceaux, c’est à dire ministre de la Justice, Mme Rachida Dati (2007-2009) suivi de Mme Allo Marie (1) (2009-2010) qui ont toutes les deux fourni un travail déplorable. La première a passé son temps à fermer les tribunaux de notre pays et à s’embrouiller avec les magistrats, greffiers, avocats et autres surveillants de prison. La seconde s’est, quant à elle, perfectionnée dans l’art du mensonge (l’affaire du jet privé en Tunisie et de ses liens avec Ben (2).

Vous devez ressentir dans mes propos une certaine amertume à l’égard des dirigeants de mon pays et vous avez raison. Il faut bien reconnaître qu’entre les frasques sexuels de Dominique Strauss-Kahn (surnommé « DSK »), ex président du FMI, les magouilles financières d’Eric Woerth, ex ministre du budget, (affaire Bettencourt) et de Mme Lagarde, ex ministre des finances et nouvelle présidente du FMI, (Affaire Tapie – Crédit Lyonnais) sans oublier Mme Bachelot (ex ministre de la santé) et sa politique d'achat pour le moins généreuse de vaccins contre la grippe A, nous ne sommes pas gâtés. Ah oui j’oubliais les ministres de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont très forts également, on pourra citer ainsi Xavier Darcos, ex ministre de l’éducation, qui ne sait pas ce qu’est une règle de trois et Valérie Pecresse, dont on ne compte plus les bourdes, et pour qui Facebook n’existait pas il y a un an.

 Si vous ajoutez à cela notre équipe nationale de football qui s’est illustrée contre la votre en trichant (la fameuse main de Thierry Henry) et en offrant un spectacle pathétique en Afrique du Sud la coupe est pleine comme on dit chez nous.

J’en viens à l’objet de ma lettre Monsieur le Ministre, je souhaiterai que vous m’accordiez la nationalité irlandaise ainsi qu’à toute ma famille soit une femme et deux filles. Cette décision de vouloir changer de nationalité a été entérinée à l’issue du conseil familial qui s’est tenu chez moi fin juillet et que j’ai logiquement présidé. Les membres du conseil, composés de ma femme et de mes deux filles, ont approuvé à l’unanimité cette décision. La plus grande de mes filles âgée de trois ans a dit « d’accord ! », la plus petite âgée d’un an n’ayant pas trop l’usage de la parole a néanmoins prononcé un « coucou » que nous avons interprété comme un signe évident de rapprochement à l’égard de votre pays, quant à ma femme elle a eu cette phrase magnifique « partout ou tu iras je te suivrai ! ».

Bien entendu je ne suis pas dupe, Monsieur le Ministre, et je sais que vous attendez de nous qu'on vous fournisse des raisons qui justifieraient cette faveur que vous nous feriez en nous octroyant la nationalité irlandaise.

La première bonne raison vous est donnée par mon prénom Patrick qui est votre saint patron fêté le 17 mars. C'est une date que j'affectionne tout particulièrement car elle me donne droit à une Guiness gratuite à chaque fois que j'entre dans un pub. C'est d'ailleurs un peu de là que m'est venu l'idée de vous faire une telle demande, je me suis dit en effet que si avec mon prénom j'arrivais à obtenir une bière gratuite pourquoi ne pas obtenir un certificat de naturalisation. Je suis conscient que j'aurais mieux fait de faire ma demande un 17 mars mais là ça devient trop dur d'attendre.

 La seconde raison réside dans notre décision, à moi et ma femme, de nous porter acquéreur d'un setter ou d'un terrier irlandais, on hésite encore. Le setter est peut être plus affectueux avec les enfants, je ne sais pas ce que vous en pensez en tout cas ça n'a pas été une décision facile à prendre et pour cause puisque ma femme est allergique aux poils de chien. C'est vous dire notre détermination quant à devenir de bons Irlandais.

 Je tenais enfin à vous préciser que nous avions acheté une harpe celtique sur laquelle notre fille, la plus grande bien entendu celle âgée de trois ans, s’exerce régulièrement. En écoutant notre fille jouer, nous n’avons pour l’instant pas retrouvé cette sonorité douce et harmonieuse qu’on est en droit d’attendre d’un tel instrument, la voisine non plus soit dit en passant, mais nous restons optimiste, sa motivation demeurant intacte.

 Je terminerai par la plus petite de mes filles, celle qui a un an, à qui on a donné, en guise de doudou un mouton. Le mouton (3) qui, comme vous le savez, est un de vos symboles nationaux.

En espérant vous avoir fourni suffisamment d’arguments qui vous permettront de nous octroyer la nationalité irlandaise, je vous prie, Monsieur le Ministre, de bien vouloir accepter ce trèfle à trois feuilles.

1. surnom donné à Mme Alliot Marie suite à la révélation du coup de fil passé avec le président Ben Ali pendant son séjour en Tunisie

2. il s’agit du président Tunisien Ben Ali à ne pas confondre avec le comique Ben qui sévit sur France Inter, des liens entre ce dernier et Mme Alliot Marie apparaissant peu probables

3. doudou en vente chez "Nature et Découverte"

                                                                   

la harpe celtique sur laquelle ma grande fille s'adonne           le doudou de la plus petite, le fameux mouton dont je vous ai parlé

         le symbole national irlandais par excellence